Le Centre national du costume de Scène et de la scénographie (CNCS) à Moulins présente l’exposition « Comédies musicales. Les costumes font leur show ! » Le musical ou comédie musicale naît au début du XXe siècle aux Etats-Unis. Ayant des points communs avec l'opéra-bouffe ou l'opérette, ce genre théâtral associe comédie, chant et danse dans une dramaturgie, et aborde des thèmes variés, parfois graves, suscitant l’allégresse ou la tristesse.
Le siècle du jazz
Fin 2018, deux expositions, à la programmation variée, ont célébré la comédie musicale, un genre musical américain puisant des racines dans la culture européenne.
A la Philharmonie de Paris : l’exposition Comédies musicales. La joie de vivre du cinéma, dont le commissariat était assuré par N.T. Binh. « La comédie musicale bénéficie depuis quelques années d’un extraordinaire regain de popularité. Que provoquent en nous, depuis Chantons sous la pluie jusqu’à La La Land, ces personnages qui se mettent spontanément à chanter ou à danser pour exprimer leurs émotions ? Le récit en est transfiguré, la morosité de l’existence est dépassée, l’espoir renaît, la musique invite à l’euphorie du « spectacle total » ! L’exposition prenait le parti d’immerger les visiteurs dans les films eux-mêmes, par des projections géantes, accompagnées de photographies et de documents rares. La scénographie avait été confiée à Pierre Giner qui a imaginé un espace ouvert, faisant la part belle aux montages d’extraits thématiques peuplés de personnages qui dansent, de Fred Astaire et Gene Kelly à John Travolta, de Cyd Charisse aux héroïnes de Jacques Demy, de West Side Story aux objets virevoltants de La Belle et la Bête. Un panorama en musique pour découvrir la richesse et la diversité des comédies musicales. Interactive et ludique, l’exposition pour tous publics »et offrait « la possibilité d’apprendre quelques pas de claquettes par un professionnel, Fabien Ruiz, ou à l’aide d’un tutoriel afin de pouvoir repartir en dansant ! »
« En écho à cette programmation, le Centre national du costume de scène-Moulins (CNCS), musée de France, organise l’exposition « Comédies musicales ! Les costumes font leur show ». L’angle ? La « comédie musicale à travers la présentation de costumes emblématiques issus de spectacles donnés au Théâtre du Châtelet, La Mélodie du bonheur, 42nd Street, A Little Night Music, The King and I, Les Parapluies de Cherbourg… mais aussi, les costumes de célèbres productions données à New York, à Londres et à Toulon telles que Cabaret, Cats, Follies ou encore Grease, dernier grand succès du Théâtre Mogador. Plus de cent costumes issus de spectacles joués sur la scène du Théâtre du Châtelet mais aussi, ceux de célèbres productions données à New York, à Londres, à Toulon, à Paris, dont Grease, le dernier grand succès du Théâtre de Mogador, et présentés dans une scénographie inédite qui emmène le visiteur côté coulisses, dévoilant la vie du costume avant son entrée sur scène. Déballage, essayage, maquillage, attente et montée de trac. Les décors de certaines comédies musicales iconiques seront évoqués sous forme de clins d’oeil décalés. Un parcours joyeux, et bien sûr musical ».
Le Centre national du costume de scène invite « les visiteurs à se plonger dans l’univers des plus grandes comédies musicales dont My Fair Lady... Pour (re)découvrir ces productions mythiques, notamment popularisées grâce aux films tournés à Hollywood, le CNCS retrace l’histoire de cette forme théâtrale mêlant comédie, chant et danse » via les costumes.
« Danny et Sandy (Grease), Sally Bowles (Cabaret), Don Lockwood (Singin’ in the Rain)… les costumes de ces fameux personnages, reconnaissables au premier coup d’oeil, permettent aux comédiens de porter haut les célèbres rôles qu’ils incarnent. C’est un monde glamour et enjoué que le CNCS choisit de mettre en lumière. Que le spectacle commence ! »
« Le parcours permet une déambulation au cœur même de ces comédies musicales et parmi la riche diversité des costumes de leurs personnages. Ces spectacles offrent aussi au public, en dehors de leurs histoires et de leurs livrets, des mises en scène le plus souvent étonnantes, qui enchaînent à un rythme effréné tableaux et décors. Les costumes constituent un véritable défilé d’étoffes aux couleurs étincelantes. Ils sortent, pour la plupart, du vestiaire du XVe siècle et empruntent souvent, au music-hall et aux revues, leurs chapeaux, éventails, paillettes, plumes et strass. Autour des rôles principaux, les ensembles, ou chorus, réunissent des artistes habillés, eux, de façon identique, ce qui accentue la lisibilité des chorégraphies. Le défi permanent relevé par les costumiers : laisser toute liberté à l’expression de la danse - en particulier aux claquettes -, où tout le corps, des pieds à la tête, doit pouvoir se mouvoir sans entrave, avec rapidité et précision, pour produire une vision d’ensemble irréprochable. Cet univers fascinant est aussi celui des records en termes de nombres de représentations. En effet, venus du monde entier, les spectateurs affluent dans les théâtres pendant plusieurs saisons consécutives – sur trois décennies pour certaines productions ! Quelle autre forme de spectacle vivant peut se prévaloir de telles longévités ? La gestion des costumes prend alors une tout autre dimension : nombre d’entre eux sont refaits à l’identique ou bien repris de sorte que s’effacent les traces d’usure laissées par la multiplicité des distributions successives. La visite, à Londres, du stock où sont entreposés les anciens costumes de The Phantom of the Opera et des Misérables en offre une illustration particulièrement frappante », analyse Delphine Pinasa, directrice du CNCS depuis 2011, historienne de l’art, spécialiste des costumes de scène et commissaire de l’exposition.
Quant à Patrick Nievo, danseur et professeur de danse, auteur de « Histoires de comédies musicales » (Ipanema, 2010), il est Conseiller artistique et auteur du catalogue de l’exposition.
La « scénographie originale entraîne le visiteur côté coulisses, dévoilant la vie du costume avant son entrée sur scène. Déballage, essayage, maquillage et montée sur les planches ». Les intentions scénographiques ? « Une des spécificités de la comédie musicale par rapport aux autres arts de la scène est probablement le rythme effréné des changements de décors et de costumes. Les spectateurs ne s’en rendent pas compte mais durant le spectacle, la vie des coulisses est trépidante. Pour la scénographie de cette exposition nous souhaitons mettre l’emphase sur tout ce qui se passe habituellement hors de la vue du public. Nous amenons le visiteur dans le tourbillon de cette vie « backstage ». Nous avons évoquons ainsi certaines mises en scènes iconiques sous forme de clins d’oeil décalés, rappelant immanquablement des souvenirs aux inconditionnels, mais aussi aux néophytes qui verront à quel point la comédie musicale fait partie de nos vies sans forcément que nous en ayons conscience. Les façades des grands théâtres de Broadway annoncent les artistes en lettres de lumière. Strass et paillettes brillent sous les feux des projecteurs. Nous recréons cette atmosphère en parsemant la scénographie d’installations lumineuses. Le sujet de l’exposition pose également la question de l’évocation du mouvement, dont la représentation est un défi avec des mannequins par définition statiques. C’est donc aussi par la lumière et des mises en espaces à la fois ludiques et poétiques que nous comptons emporter le public. Un parcours forcément joyeux, et bien sûr musical ! », ont résumé Philippine Ordinaire et Olivier Coquet, scénographes de l’exposition.
Pour le jeune public, sont prévues des visites (1h30) - visites ateliers en famille, visites costumées, visites contées – et sont offerts des livrets-jeux du CNCS pour « une découverte ludique de l’exposition « Comédies musicales. Les costumes font leur show ! », des costumes de scène et de l’univers du spectacle et des musées en général.
Aux adultes : des visites-guidées (1h30).
Sont proposés aussi un dîner-spectacle de claquettes - spectacle par la Compagnie Claq’N Show -, deux conférences sur l’Histoire des comédies musicales par M. Binh et sur les coulisses de l’exposition par Delphine Pinasa, le spectacle comédie –musicale « Sur un air de jersey boys » par la Compagnie de Sanssat.
Un genre artistique spécifique
« Se déclinant selon des codes et un vocabulaire esthétique spécifiques, les histoires et intrigues de ces shows induisent souvent des mises en scène spectaculaires, des décors et des costumes aux couleurs chatoyantes. Les artistes sont experts en danse, en chant et en comédie pour parfaire cet art complet. La comédie musicale est, dès sa création, un genre éminemment populaire ; elle est aujourd’hui un phénomène majeur et unique ».
« Héritier de différentes formes artistiques telles que l’opérette, l’opéra-comique, la revue et quelquefois le jazz, le musical s’inscrit dans un patrimoine et une culture principalement anglo-saxonne ; les théâtres de Broadway à New York et du West End à Londres en sont les scènes légendaires. En France, c’est à partir des années 1960 que les spectateurs découvrent ce genre musical grâce notamment aux tournées des shows américains ou à la diffusion des films cultes tels que West Side Story ou My Fair Lady… suivis par les réalisations de Jacques Demy, Les Parapluies de Cherbourg et Les Demoiselles de Rochefort ».
« Depuis la fin des années 1990, grâce au succès fracassant de Notre-Dame de Paris, puis de Roméo et Juliette et Les Dix Commandements, les productions de spectacles musicaux français se multiplient devant un public conquis et de plus en plus nombreux. La reprise par Stage Entertainment du Théâtre Mogador combiné avec la programmation de grandes œuvres du répertoire musical américain au Théâtre du Châtelet depuis le milieu des années 2000, ont remis au goût du jour, et avec un succès exceptionnel, des œuvres emblématiques comme Le Roi Lion, Grease, 42nd Street ou Singin’ in the Rain ».
« Le vent d’automne souffle un air de Broadway sur le Centre national du costume de scène, qui consacre sa nouvelle exposition à la comédie musicale, genre théâtral dont la spécificité est de conjuguer, dans un joyeux mélange, musique, comédie, chant et danse. Né sur les scènes des États-Unis au début du XXe siècle et héritier des diverses formes de spectacles que sont l’opérette, l’opéra-comique et la revue, le musical s’inscrit dans une culture essentiellement anglo-saxonne. Les théâtres de la 42e Rue à New York et ceux du West End de Londres sont aujourd’hui encore les lieux de création de productions légendaires, qui ensuite sillonnent le monde. La comédie musicale s’est rapidement exportée en Europe, d’abord grâce aux tournées des shows américains et à la diffusion des films hollywoodiens dès les années 1930, suivis, quelques décennies plus tard, de réalisations cinématographiques, devenues cultes : Singin’ in the Rain, West Side Story, My Fair Lady, The Sound of Music… En France, c’est surtout le duo formé dans les années 1960 par Jacques Demy et Michel Legrand pour Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort et Peau d’âne qui représentait alors le style français. Puis le succès de Starmania (1979) d’abord, ravivé notamment par celui de Notre-Dame de Paris (1998), des Dix Commandements (2000), de Roméo et Juliette (2001) et du Roi Soleil (2005), a montré l’engouement du public français pour cet art éminemment populaire. Récemment, la programmation très « musical » de Jean-Luc Choplin, à la tête du Théâtre du Châtelet de 2005 à 2017, et la reprise du Théâtre Mogador par Stage Entertainment ont remis au goût du jour des oeuvres mythiques et inédites en France. Cette exposition du Centre national du costume de scène met sous les projecteurs vingt comédies musicales parmi les plus emblématiques, provenant majoritairement du répertoire du Théâtre du Châtelet, partenaire privilégié de l’événement, mais aussi du Théâtre Mogador, de l’Opéra de Toulon, de Roundabout Theatre Company et de la Shubert Organization à New York, et de Cameron Mackintosh Limited à Londres », observe Delphine Pinasa.
« Au-delà de son apparence festive qui peut être trompeuse, la comédie musicale a acquis ses lettres de noblesse grâce à de grands compositeurs qui ont alimenté le Great American Songbook (le catalogue de la chanson américaine). Il s’agit d’un genre de spectacle typiquement américain ayant trouvé ses inspirations dans la culture européenne. L’opérette est sans aucun doute, l’ingrédient principal de cet art majeur qui, à ses débuts, consiste en un agrégat de styles de shows populaires : le théâtre, le vaudeville, le cirque, les revues, le chant, les claquettes et la danse. Au fur et à mesure de son évolution, la musical comedy (ou « musical ») pourra se passer de certains éléments comme la chorégraphie, les girls ou les acrobates mais jamais de son assise : le théâtre. Le costume est un élément d’apparat qui transporte le spectateur dans une époque et une ambiance souvent nécessaires à la compréhension de l’histoire racontée sur scène. Ce catalogue balaye, quelquefois aussi en plumes, paillettes et strass, l’histoire de la comédie musicale grâce à vingt œuvres emblématiques, de Cabaret à Follies, des Misérables à The King and I. Bon voyage à Broadway ! »
Du 1er décembre 2018 au 28 avril 2019
Au Centre national du costume de Scène et de la scénographie (CNCS)
Quartier Villars - Route de Montilly
03000 Moulins
Tél. : 04 70 20 76 20
Tous les jours de 10 h à 18 h
A 2h30 de Paris
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