Billy Wilder (1906-2002)


Billy Wilder (1906-2002) était un excellent réalisateur, scénariste et producteur américain. Né dans une famille Juive autrichienne, il a débuté comme journaliste. A Berlin, il est devenu scénariste. Fuyant l'Allemagne nazie, ce polyglotte a rejoint Paris, puis s'est installé à Hollywood. Là, cet élève et admirateur de Lubitsch, ce collectionneur d'art moderne, a signé des chefs d'oeuvre, comédies ou drames parfois distingués par des Oscar. Les 13 mai 2019 à 20:40, 14 mai 2019 à 22:35,18 mai 2019 à 15:25, 24 mai 2019 à 15:25 et 5 juin 2019 à 14:55, Histoire diffusera, dans le cadre de la série "Réalisateur de légende", "Billy Wilder", réalisé par Lyndy Caville.

Lauren Bacall (1924-2014)

"Nobody is perfect". C'est peut-être la réplique la plus célèbre de Billy Wilder. Il y en a tant d'autres...

Billy Wilder est né en 1906 dans l'empire austro-hongrois, dans une famille dont le père dirigeait des restaurants dans les gares ferroviaires.

Mauvais élève dans une école viennoise, il travaille comme journaliste, gigolo dans un dancing et scénariste à Berlin.

Mauvaise graine
Fuyant le régime nazi, Billy Wilder parvient en France où il réalise Mauvaise graineavec Danielle Darrieux, avant de s'installer définitivement aux Etats-Unis. Arte propose de visionner ce film sur son site Internet.

"Premier film de Billy Wilder datant de 1934 qui met en scène le personnage d’Henri Pasquier puni par son père le jugeant fainéant et profiteur. Passionné d’automobiles, Henri rejoint un groupe de malfrats. Jeannette est l' égérie de la bande, cet unique personnage féminin du groupe est incarné avec brio par Danielle Darrieux âgée de seulement 16 ans".

Hollywood
Billy Wilder préfère mettre l'océan Atlantique entre le IIIe Reich et lui.

A Hollywood, il travaille sous la direction d'Ernst Lubitsch, maître de la comédie, et s'impose en quelques films comme l'un des réalisateurs les plus corrosifs de l'American way of life.

Assurance sur la mort
Arte diffusera les 30 et 31 mai 2016 Assurance sur la mort (Double Indemnity), de Billy Wilder (1944), avec Fred MacMurray, Barbara Stanwyck et Edward G. Robinson.

Un "courtier en assurance peu scrupuleux s'amourache d'une femme fatale. Représentant en assurances, Walter Neff fait l'éblouissante rencontre de Phyllis Dietrichson, qui le persuade de tuer son mari afin de toucher sa police d'assurance. Walter prend les choses en main et imagine le faire mourir au cours d'un voyage ferroviaire, car une clause du contrat prévoit une double indemnité dans ce cas. Tout se passe comme prévu. Mais Barton Keyes, collègue de Walter et fin limier, enquête avec ardeur sur cette mort suspecte".


"Sur un scénario de Raymond Chandler, Billy Wilder réalise un sommet de noirceur, d'humour et de suspense. Avec Fred MacMurray, Barbara Stanwyck et Edward G. Robinson".

"Barbara Stanwyck met toute sa détermination dans ce rôle de garce tourmentée, entrant ainsi au panthéon des femmes fatales. Fred MacMurray, habitué aux rôles de brave type, bascule dans l'immoralité avec le soupçon de vulgarité nécessaire. Ce couple "tenu par les sens et maudit par Dieu" (Guide des films de Jean Tulard) se débat dans un suspense qui n'a rien perdu de son pouvoir hypnotique sept décennies plus tard. Un Billy Wilder ténébreux mais à son meilleur, dont la noirceur est tempérée par l'ambiguïté des personnages et de rafraîchissantes touches d'humour".

Le Poison
Un an après son film noir, "Assurance sur la mort" (1944), Billy Wilder réalise Le Poison (The Lost Week-end), qui aborde le thème sensible de l'alcool, destructeur du personnage interprété par Ray Milland.

Billy Wilder avait collaboré au scénario d'Assurance sur la mort (Double Indemnity) avec Raymond Chandler, alors en période de sevrage. Une collaboration tendue entre les deux auteurs. Chandler avait replongé dans l'alcoolisme. Et Billy Wilder souhaitait tourner un film pour lui faire comprendre les raisons de sa dépendance à l'alcool.

Avec  Charles Brackett, Billy Wilder adapte le best-seller de Charles Jackson et écrit le scénario d'un drame réaliste, tourné en partie dans les rues new-yorkaises. L'alcoolique ne fait pas sourire ou rire. Il est présenté avec ses faiblesses, sa passion auto-destructrice, son intérêt focalisé sur la bouteille, sa capacité à mentir, trahir.


"Incapable d'écrire une ligne depuis des années, Don Birman noie son désespoir d'écrivain raté dans l'alcool. Au quotidien, son frère Wick et sa fiancée Helen veillent tant bien que mal sur lui. Alors qu'il n'a pas bu une goutte de whisky depuis dix jours, Don fait tout son possible pour échapper au week-end à la campagne qu'ils ont organisé pour lui. Seul à New York et sans un sou, il échafaude mille ruses pour satisfaire son vice en cachette : une bouteille suspendue au rebord d'une fenêtre, une autre cachée dans un plafonnier, des verres engloutis les uns après les autres, au bar, en embobinant  le serveur… Pour assouvir son effrayante addiction, Don Birman est prêt à tout. À traîner de bar en bar, à mentir à ceux qui l'aiment, à voler même".

"Le naufrage d'un oisif tombé dans la spirale infernale de l'alcool... Étouffant huis clos, le sixième film de Billy Wilder est une plongée étincelante dans la déchéance d'un homme perdu, que rien au fond ne peut sauver, pas même l'amour".

Présenté au public sans musique, le film s'avère un échec. Le studio Paramount demande à Miklós Rózsa de composer une musique originale pour le film qui reçoit alors un excellent accueil des spectateurs. Le compositeur recourt au theremin, instrument de musique électronique pour souligner le drame de l'alcoolisme et les hallucinations qu'il suscite.


Un film couronné par quatre Oscar - meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur et meilleur scénario - et par le Grand prix et le Prix d'interprétation masculine du Festival de Cannes en 1946.

En 2011, ce film a été inscrit sur le Registre national du film de la Library of Congress, comme étant "significatif culturellement, historiquement et esthétiquement".


La Scandaleuse de Berlin de Billy Wilder est l'une des comédies les plus corrosives de ce réalisateur. "Dans le Berlin de 1946, une prude enquêtrice découvre les dessous de l'occupation américaine... Un "film ravageur, avec Marlene Dietrich et Jean Arthur".

"Berlin, 1946. À la tête d'une commission parlementaire, l'intransigeante Phoebe Frost vient enquêter sur les conditions de l'occupation américaine et découvre la réalité berlinoise : marché noir, immoralité, "fraternisation" des soldats avec la population, surtout féminine… Apprenant qu'un officier américain protège la chanteuse de cabaret Erika von Schlütow, une ancienne nazie, elle décide de le démasquer. Et recrute pour ce faire le capitaine John Pringle, sans se douter qu’il est celui qu’elle recherche…"

"Qui d’autre que Billy Wilder, chassé de son cher Berlin quinze ans plus tôt par l’arrivée d’Hitler au pouvoir, aurait osé tourner une comédie dans les décombres de la ville ? Si le rire, qui fuse grâce à des dialogues percutants, contraste avec le décor de fin du monde, il rend plus criante la tragédie récente. Son film documente ainsi cruellement, mais fidèlement, l'immédiat après-guerre dans l’Allemagne vaincue. Marlene Dietrich, toujours somptueuse, s’amuse à jouer les planquées tandis que Jean Arthur emporte l’adhésion en puritaine convertie par l'amour".

Boulevard du crépuscule
Arte diffusa les  Boulevard du crépuscule, de Billy Wilder (1950, 106 minutes). Le "destin pathétique d'une star déchue du cinéma muet, obsédée par un impossible come-back... Un hommage d'une cruauté funèbre à Hollywood, signé Billy Wilder. Cette mise en abyme vertigineuse doit beaucoup aux compositions schizophréniques de Gloria Swanson et Erich von Stroheim".

"Norma Desmond, grande actrice du muet, vit recluse dans sa luxueuse villa de Beverly Hills, en compagnie de son majordome Max von Mayerling, lui-même ex-cinéaste au rancart. Joe Gillis, un scénariste sans le sou, pénètre par hasard dans la propriété et Norma lui propose de travailler sur le film qui marquera son retour à l'écran. Entre fascination et effroi, Joe s'installe dans le monde factice de Norma et devient son amant. Mais quand celle-ci perd définitivement pied, il cherche à rompre..."

"Décrivant l'angoisse funèbre d'une actrice vieillissante, Billy Wilder signe l'un de ses plus grands films, oscillant en permanence entre tragique et grotesque. Dans une veine plus sombre que les légendaires comédies qui suivront (Certains l'aiment chaud, Sept ans de réflexion), Boulevard du crépuscule, extraordinaire mise en abyme de la mythologie hollywoodienne, est à la fois un hommage au cinéma et une satire féroce de ses illusions. Assumant la cruauté de son sujet, Wilder proposa le rôle de Norma à une authentique star déchue du muet, Gloria Swanson, qui accepta courageusement de s'autoparodier. Elle contemple ainsi dans le film ses propres photos de jeunesse ou un extrait de l'un de ses derniers succès, Queen Kelly, réalisé en 1929 par... Erich von Stroheim, qui endosse, lui, le rôle de Max von Mayerling. Efficacement secondés par un William Holden à la fois veule et attachant, tous deux se surpassent dans ces compositions schizophréniques. Un vertige prolongé par les apparitions du vrai Cecil B. DeMille (qui avait aussi dirigé Gloria Swanson à sa grande époque) et de Buster Keaton, en vieil acteur fantomatique".

Certains l'aiment chaud
Le 12 août 2018, dans le cadre de son « Summer of Lovers », Arte diffusa "Certains l'aiment chaud" (Some like it hot, Manche mögen's heiß) de Billy Wilder, avec Marilyn MonroeTony Curtis et Jack Lemmon. "Pour échapper à des malfaiteurs, deux compères musiciens se déguisent en femmes et se font engager dans un orchestre exclusivement féminin... Rythme échevelé, dialogues incisifs, mise en scène virtuose signée Billy Wilder et trio génial : Marilyn MonroeTony Curtis, Jack Lemmon. Un pur moment de bonheur."

"Chicago, hiver 1929. Joe et Jerry, deux musiciens au chômage, obtiennent un contrat pour le bal de la Saint-Valentin. Mais témoins involontaires d’un règlement de comptes entre deux bandes rivales, ils sont pourchassés par les gangsters du parrain victorieux, qui veut leur peau. Travestis tant bien que mal, ils parviennent à se fondre dans un orchestre exclusivement féminin en partance pour la Floride, où ils tombent sous le charme renversant de la chanteuse “Sugar Cane”. Malheureuse en amour, celle-ci est bien décidée à harponner le premier millionnaire venu, mais c'est Jerry qui décroche le pompon, en la personne du vieil et richissime Osgood Fielding, troisième du nom…"


"Personne n'est parfait !" À la fin des années 1950, la libération des mœurs n'est pas encore à l'ordre du jour, mais Billy Wilder concocte déjà une comédie sur la confusion des sentiments et l’ambiguïté des sexes. L’homosexualité latente des deux protagonistes masculins ne fait plus guère de doute. Mais, loin de choquer, le réalisateur obtient avec son film cinq nominations aux Oscars et un succès exceptionnel au box-office. Bien sûr, Wilder a érigé des garde-fous, dont la distance temporelle, mais aussi le rythme. L’excès de vitesse du montage donne un tel tournis que le spectateur n’a pas le temps de saisir l’essence de situations résolument amorales. Enfin, le scénario repose entièrement sur la tromperie et dédouane le public de tout problème de conscience : le comique peut fonctionner. L’inversion des rôles, soulignée par des dialogues à l’équivoque irrésistible, déclenche l’hilarité. Wilder désamorce la suggestion d’homosexualité et en double le pouvoir comique en plaçant aux côtés du couple masculin une déesse à la sensualité fragile, incarnation absolue de la femme : Marilyn Monroe. Un trio inoubliable dans une comédie virtuose."


Arte introduit le film par "Certains l'aiment chaud" de Billy Wilder - Un regard, une minute ("Manche mögen's heiß" von Billy Wilder - Ein Film, eine Minute). "Au-delà de son statut iconique, “Certains l’aiment chaud” repose sur un audacieux mélange des genres. Le film criminel le plus noir dérape vers la comédie la plus délirante. Le réalisateur Billy Wilder est l’héritier cinématographique direct de la peinture vériste allemande des années 20, représentant le grotesque, le burlesque et le pittoresque de la nature humaine."


"Le travestissement est un éternel ressort comique, exploité jusqu’à la corde, avec néanmoins, assez régulièrement, des réussites éclatantes sous la responsabilité d’acteurs et d’auteurs talentueux. Certains l’aiment chaud est l’une de ces réussites, c’est même le titre étalon d’un genre (la « comédie du travestissement »), avec le splendide Victor Victoria de Blake Edwards (1982). Ecrit par Billy Wilder et son fidèle scénariste I.A.L. Diamond, Certains l’aiment chaud est un « remake » inavoué de Fanfare d’amour de Richard Pottier (1935). Billy Wilder avait déjà illustré les thèmes du déguisement et de ambiguïté sexuelle avec le mineur Uniformes et jupons courts (1942) où une jeune femme s’habillait en fillette afin de resquiller dans un train. Certains l’aiment chaud est l’un des triomphes commerciaux de Billy Wilder et aussi un film pivot dans sa carrière, entre les classiques des années 40 et 50 et des films plus délurés et audacieux des années 60 et 70 qui ne rencontreront pas le même écho auprès du public et qui sont peut-être les meilleurs et les plus personnels du cinéaste. Il semblerait que les derniers films de Billy Wilder souffrent encore de la comparaison avec Boulevard du crépuscule ou Certains l’aiment chaud. Sans minimiser les qualités de ces chefs-d’œuvre de noirceur ou d’humour (et parfois les deux à la fois), on est en droit de leur préférer une poignée de films tardifs dans lesquels l’intelligence et la cruauté de Wilder se teintent d’une mélancolie déchirante", a analysé Olivier Père.


Et d'ajouter : "Certains l’aiment chaud, au-delà de son statut iconique, est un film étrange dont le succès et la popularité reposent sur un audacieux mélange des genres : le film criminel le plus noir (l’action débute à Chicago en pleine Prohibition, et nos héros sont mêlés au massacre de la Saint-Valentin) dérape vers la comédie la plus délirante. Les courses poursuites qui parsèment le récit sont un hommage au « slapstick » et aux comédies de Mack Sennett. Le film propose un cocktail de virtuosité et de trivialité, et l’humour irrésistible du couple formé par Jack Lemmon et Tony Curtis est contrebalancé par les à-côtés sordides de l’histoire. Des personnages plutôt sympathiques sont animés de sentiments et de motivations vulgaires comme la cupidité, le mensonge ou la convoitise. On retrouve dans Certains l’aiment chaud, comédie hollywoodienne atypique, l’influence de la peinture vériste allemande des années 20 (Otto Dix par exemple), qui représentait le grotesque, le burlesque et le pittoresque de la nature humaine, et dont Wilder est un héritier cinématographique direct.

« Spéciale première »
Billy Wilder était opposé aux remakes. « Si un film est bon, pourquoi le refaire ? », interrogeait-il.

Il a cependant été admiratif devant la construction parfaite de la pièce de théâtre The Front Page, de Ben Hecht et Charles MacArthur en 1928. Un succès de Broadway adapté au cinéma en 1931 par Lewis Milestone (The Front Page) et en 1940 par Howard Hawks (La Dame du vendredi (His Girl Friday).

Et, comme les auteurs de la pièce de théâtre, Billy Wilder a été journaliste…

La journaliste de la screwball comedy de 1940 était interprétée par Rosalind Russell, tiraillée entre Gary Grant et Ralph Bellamy.

Si Billy Wilder et son ami scénariste gardent la période historique de l’intrigue, ils choisissent un tandem masculin pour incarner les journalistes, soit Jack Lemmon/Walther Matthau, et brodent en se moquant de l’archétype du journaliste américain. 

L’intrigue de « Spéciale première » (The Front Page), comédie  de Billy Wilder (1974) ? « Au début des années 1930, Hildy Johnson, chroniqueur judiciaire à Chicago, annonce à son patron qu’il souhaite démissionner pour convoler avec la jolie Peggy. Mais son patron Walter Burns ne l’entend pas ainsi et multiplie les stratagèmes pour retenir son journaliste vedette. Il l’envoie couvrir l’exécution d’Earl Williams, condamné à mort pour avoir assassiné un policier noir. Quand le détenu profite d’une reconstitution pour prendre la poudre d’escampette, Hildy Johnson se retrouve malgré lui aux premières loges… »

Le résultat : une comédie witty (spirituelle) « d’autant plus caustique qu’il y épingle un monde qu’il connaît bien – le cinéaste fut journaliste du temps de sa jeunesse viennoise. Reformé pour l’occasion, le mythique tandem Lemmon/Matthau s’en donne à cœur joie, entre dialogues tranchants et situations rocambolesques ». Une comédie ironique sur les procédés de journalistes américains cyniques

Fedora
Réalisé en 1978, Fedora est l'avant-dernier film de Billy Wilder, sur un scénario de I.A.L. Diamond.

"Fedora, grande star hollywoodienne désormais retirée en Europe, met fin à sa vie en se jetant sous un train. Lors de ses funérailles, son producteur se souvient de sa dernière rencontre avec elle, deux semaines auparavant. Il s’était alors rendu sur l’île de Corfou dans l’espoir de convaincre la célèbre actrice de revenir sur le devant de la scène. Mais Fedora vivait recluse et Detweiler dut user de tous les moyens pour tenter d’approcher la vedette..."

"Vingt-huit ans après Boulevard du crépuscule, l'un de ses chefs-d'œuvre, Billy Wilder revient avec un formidable réquisitoire contre le star-system hollywoodien et son mythe de la jeunesse éternelle. Entre nostalgie et irrévérence, le cinéaste porte un regard presque désabusé sur la génération de réalisateurs et producteurs américains du nouvel Hollywood, dans laquelle il ne se reconnaît plus. Œuvre magistrale aux multiples rebondissements scénaristiques et à l’esthétique proche du songe, Fedora est un émouvant portrait de star déchue. Méconnu du grand public, longtemps resté invisible au cinéma, ce film rare est diffusé en version restaurée. Wilder s'inspira pour cette grande œuvre crépusculaire des dernières années de Greta Garbo. Un film rare avec William Holden et Marthe Keller, diffusé par Arte en version restaurée. Un réquisitoire testamentaire de Billy Wilder contre le star system hollywoodien".

Billy Wilder ou le grand art de distraire 
Le 10 septembre 2017 à 22 h 55, Arte diffusa Billy Wilder ou le grand art de distraire (Du sollst nicht langweilen: Billy Wilder ; Never Be Boring: Billy Wilder), documentaire par André Schäfer et Jascha Hannover.

« Né dans une petite ville de l'empire austro-hongrois, dans l'actuelle Pologne, en 1906, Samuel Wilder passe son enfance à Vienne, dans une famille juive aisée. Très vite, il délaisse la carrière d'avocat ou de médecin à laquelle le destine son père pour partir à Berlin où, de 1927 à 1933, il travaille comme journaliste et auteur de feuilletons, puis pour le cinéma. Fuyant le nazisme, il débarque en Amérique sans parler anglais. Il commence par faire traduire ses scénarios, et parvient à vendre un premier film à la Paramount ».  La MGM produisait un film par semaine. Billy Wilder dort par terre chez l'acteur Peter Lorre, écoute la radio pour apprendre l'anglais en n'écoutant que les compte-rendus sportifs car le rythme était rapide... Durant les premières années de son arrivée à Hollywood, se constituent une communauté de réfugiés germano-autrichiens, français.


Billy Wilder tente de convaincre sa famille de le rejoindre aux Etats-Unis. En vain. Son père meurt et est enterré à Berlin. Les autres membres de sa famille sont assassinés lors de la Shoah. Billy Wilder travaille sur les images des survivants des camps de concentration, afin d'ouvrir les yeux des Allemands, de garder une trace de cette tragédie. Il a l'idée de filmer les visages des Allemands contraints par les Alliés de visiter le camp de Buchenwald. 

« Une fois arrivé à Hollywood, Billy Wilder se confronte à tous les genres. Du film noir (« Assurance sur la mort », « Boulevard du crépuscule ») à la comédie scandaleuse (« La garçonnière », « Certains l'aiment chaud »), plus sage (« Sabrina »), ou satirique (« Un, deux, trois », « Stalag 17 », son éclectisme et son brio ont imposé la « Wilder touch » au fil d'une cinquantaine de films ». 

Conscient de son accent germanique, Billy Wilder s'adjoint un scénariste-dialoguiste américain : il collabore sur treize films, jusqu'en 1950, avec Charles Brackett, puis sur douze films en 25 ans avec I. A. L. Diamond, arrivé de Bessarabie à l'âge de neuf ans. 

Collectionneur d'art, « l'enfant de Vienne (dont il a, témoignent ici ses amis et acteurs, conservé l'humour particulier) s'est surtout illustré par sa destruction jubilatoire du discours puritain de l'Amérique des années 1950. Chez Wilder, on aime à trois, on se travestit, on trompe et on est trompé ». 


Le Viennois d'Hollywood a écrit et tourné les comédies les plus enlevées de sa génération, de « La garçonnière » à « Certains l'aiment chaud », et défié l'Amérique puritaine. Du tournage de Fedora, Marthe Keller garde le souvenir d'un réalisateur parfois dictatorial. Mario Adorf relate un clash avec Billy Wilder : il avait ajouté un "Ho" en début d'une réplique. Billy Wilder lui demande pourquoi. Mais Mario Adorf ne sait quoi répondre. Billy Wilder exige le respect de son texte. Problème : chaque fois que la scène est tournée, Mario Adorf ajoute ce "Ho". A un moment, il éclate de colère en expliquant : "Je crie "Ho" car William Holden est très loin, dans l'escalier, entouré de dizaines de personnes, et je dois attirer son attention". Billy Wilder va et vient dans l'escalier, réfléchit, puis accepte l'ajout du "Ho". Il a retenu l'intuition intelligente, logique, pertinente, de l'acteur sur une réplique qui devait s'adapter à sa mise en scène.

« Disparu en 2002, ce maître cinéaste, qui avait placardé dans son bureau la question « Qu'aurait fait Lubitsch ? », a influencé les frères Coen et Wes Anderson ». 



« Ce documentaire ressuscite le mythe Wilder en mêlant à de savoureux extraits de ses grands classiques des interviews de ses proches et de ses collaborateurs ».  

Billy Wilder ou le grand art de distraire



Le 16 novembre 2017 à 13 h 09, OCS géant diffusa Billy Wilder ou le grand art de distraire, documentaire de Clara Kuperberg. "Le Viennois d'Hollywood a écrit et tourné les comédies les plus enlevées de sa génération, de La garçonnière à Certains l'aiment chaud, et défié l'Amérique puritaine. Ce documentaire ressuscite le mythe Wilder en mêlant à de savoureux extraits de ses grands classiques des interviews de ses proches et de ses collaborateurs".
     
Le 8 avril 2018 à 14 h 40OCS Géants diffusa Billy Wilder ou la perfection hollywoodiennedocumentaire de Clara Kuperberg et Julia Kuperberg (2016, 54 min).

Réalisateur de légende
Les 13 mai 2019 à 20:40, 14 mai 2019 à 22:35,18 mai 2019 à 15:25, 24 mai 2019 à 15:25 et 5 juin 2019 à 14:55, Histoire diffusera, dans le cadre de la série "Réalisateur de légende", "Billy Wilder", réalisé par Lyndy Caville. "Cette série se penche sur les cinéastes emblématiques du XXème siècle, innovateurs aux réalisations révolutionnaires. Nous découvrirons les premières étapes de leur vie, souvent difficiles - certains ont vécu la guerre, d'autres sont nés pauvres - avant de pouvoir exprimer leur talent dans le théâtre puis dans le cinéma. De nombreux extraits de films enrichissent les images d'archives. Cet épisode s'intéresse à la vie et à la carrière de Billy Wilder, de Ninotchka avec Greta Garbo à ses films primés Le poison, Sunset Boulevard et La Garçonnière, en passant par le grand classique du film noir Assurance sur la mort."


"Billy Wilder", par Lyndy Caville
Grande-Bretagne, 3DD Productions, Cal SAVILLE, 2018

Mauvaise graine, de Billy Wilder
France, 1934, 74 min.


Assurance sur la mort, de Billy Wilder
Paramount Pictures, Buddy G. DeSylva, Joseph Sistrom, 1944, 100 min
Auteur : James M. Cain
Image : John F. Seitz
Montage : Doane Harrison
Musique : Miklos Rozsa
Scénario : Raymond Chandler, Billy Wilder
Avec Fred MacMurray, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson, Porter Hall, Jean Heather
Sur Arte les 30 mai à 20 h 55 et 31 mai 2016 à 13 h 35 

Le Poison (The Lost Week-end), par Billy Wilder
Paramount Pictures/ Charles Brackett, Etats-Unis, 1945, 97 min
Sur Arte les 15 juin à 20 h 50 et 24 juin à 13 h 35, 3 juillet 2015 à 2 h 20 
Auteur : Charles R. Jackson
Scénario : Charles Brackett, Billy Wilder
Image : John F. Seitz
Montage : Doane Harrison
Musique: Miklós Rózsa
Avec Ray Milland, Jane Wyman, Phillip Terry, Howard Da Silva, Doris Dowling, Frank Faylen

La Scandaleuse de Berlinpar Billy Wilder
Paramount Pictures, 1948, 112 min
Auteur : David Shaw
Image : Charles B. Lang Jr.
Montage : Doane Harrison
Musique : Friedrich Hollaender
Producteur/-trice : Charles Brackett
Scénario : Billy Wilder, Charles Brackett, Richard L. Breen, Robert Harari
Avec Jean Arthur, Marlene Dietrich, John Lund, Millard Mitchell, Peter von Zerneck, Stanley Prager
Sur Arte le 19 février 2017 à 22 h 50

Boulevard du crépuscule, de Billy Wilder
Paramount Pictures, 1950, 106 minutes
Image de  John F. Seitz
Montage : Arthur P. Schmidt
Musique : Franz Waxman
Producteur/-trice: Charles Brackett
Scénario : Billy Wilder, D.M. Marshman Jr., Charles Brackett
Avec William Holden, Erich von Stroheim, Gloria Swanson, Nancy Olson, Cecil B. DeMille, Fred Clark, Lloyd Gough, Buster Keaton
Sur Arte les 7 mars à 20 h 55 et 8 mars 2016 à 13 h 35

"Certains l'aiment chaud" (Some like it hot) de Billy Wilder 
Etats-Unis, 1959
Image : Charles Lang Jr.
Montage : Arthur P. Schmidt
Musique : Adolph Deutsch
Production : Ashton Productions, The Mirisch Company Picture
Producteur/-trice : Billy Wilder
Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond
Auteurs : Robert Thoeren, Michael Logan
Avec Marilyn MonroeTony Curtis et Jack Lemmon, Jack Lemmon, George Raft, Pat O'Brien, Joe E. Brown, Nehemiah Persoff, Joan Shawlee
Le 26 novembre 2015 à 15 h, au Cercle Bernard Lazare, à l'initiative des amis des cultures ashkénaze et séfarade
Sur Arte le 12 août 2018 à 20 h 55
Visuels :
Tony Curtis (Joe/Daphné) Marylin Monroe ("Sugar Cane" Kowalski) et Jack Lemmon (Herry/Josephine)
Credit : MGM

Joe E. Brown et Jack Lemmon
Marilyn Monroe
Tony Curtis et Jack Lemmon

"Certains l'aiment chaud" de Billy Wilder - Un regard, une minute
France, 2018
Sur Arte le 12 août 2018

« Spéciale première  » de Billy Wilder
Universal Pictures, Etats-Unis, 1974, 1 h 45
Sur Arte les 20 avril à 20 h 50, 1er mai à 15 h 25 et 8 mai 2015 à 1 h 35
Scénario : Billy Wilder et I.A.L. Diamond
Image : Jordan S. Cronenweth
Montage : Ralph E. Winters
Musique : Billy May
Scénario : Ben Hecht, Charles MacArthur
Producteurs : Paul Monash, Jennings Lang
Avec : Jack Lemmon, Walter Matthau, Susan Sarandon, Vincent Gardenia, David Wayne, Allen Garfield, Charles Durning, Carol Burnett, Austin Pendleton

Billy Wilder ou le grand art de distraire, par André Schäfer et Jascha Hannover
Allemagne, Florian Film GMBH, ZDF, ARTE, 2016, 91 min
Sur Arte les 10 septembre à 22 h 55 et 16 septembre 2017
Visuels
Billy Wilder et Marilyn Monroe sur le tournage de « Sept ans de réflexion » (1955)
© Photofest
Billy Wilder (à droite) et Horst Buchholz (gauche) sur le tournage d'« Un, deux, trois » (1961)
Portrait de Billy Wilder
© Alamy
Billy Wilder, Tony Curtis et Jack Lemmon sur le plateau de « La Garçonnière ». (1960)
Billy Wilder avec Marlene Dietrich
© Photofest

Visuels :
© 1945 Paramount Pictures, Inc. Renewed 1972 by EMKA Ltd./All Rights Reserved
© BR/Telepool
© Universal/Jordan Cronenweth
© Wichita Films

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Cet article a été publié les 20 avril et 15 juin 2015, puis les 26 novembre 2015, 7 mars  et 30 mai 2016, 20 février, 9 septembre et 15 novembre 2017, 9 avril et 8 août 2018. Les citations proviennent d'Arte.

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